Le projet CTEAC « Un jardin en images et en mots » a été coordonné par la médiathèque de La Mure, tête du réseau Matacena, en collaboration avec les bibliothèques de La Motte-d’Aveillans, Saint-Honoré et Susville. Il s’inscrit dans la dynamique de la convention territoriale d’éducation aux arts et à la culture (CTEAC) pour l’année scolaire 2024-2025. Ce projet a impliqué quatre classes du territoire : la classe de Maternelles MS-GS de l’école du Bourg à La Motte-d’Aveillans, la classe de CE2 de l’école des Capucins à La Mure, la classe de CE1-CE2 de l’école du Tabor à Saint-Honoré et la classe de CE1-CE2-CM1 de l’école Hubert Mingarelli au Villaret. Les objectifs de ce projet ont été de :
— faire découvrir à différents publics le travail d’une autrice/illustratrice et connaitre son univers
— À partir des albums de l’illustratrice, travailler « à la manière de » l’intervenante
— Créer un événement fédérateur autour du livre
— Découvrir une technique d’illustration particulière : la linogravure ou le cyanotype
— Faire appel à la créativité en laissant aux participants des espaces de découverte et d’expérimentation
— Pratiquer l’écrit
— Créer du lien entre 2 classes par une production commune
L’objectif principal de ce projet CTEAC était la création d’un imagier bilingue collectif sur le thème du jardin, mêlant arts plastiques et écriture. Les élèves ont expérimenté différentes techniques artistiques : cyanotype, linogravure et pochoir. En tant qu’auteure illustratrice, j’ai été conviée à partager mes techniques créatives, en lien avec mes albums jeunesse. Le livre final a été édité grâce au soutien de la DRAC, Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Auvergne-Rhône-Alpes, du Département de l’Isère, de la Communauté de Communes de la Matheysine et de la CAF. Un travail de maquette a été réalisé à partir des travaux des élèves. Étant aussi graphiste, j’ai mis en page le livret de façon à présenter l’ensemble des créations. Imprimé en 150 exemplaires au format A4, il a été distribué à chaque élève.
Tout au long du projet, mon intervention avait pour objectif de faire découvrir aux élèves l’univers du livre illustré. J’ai ainsi introduit chacune de nos rencontres en présentant mes projets en cours ainsi que mes dessins réalisés pour des publications jeunesse. J’ai expliqué ma place dans la chaîne du livre, afin de montrer l’envers du décor. J'ai aussi présenté la spécificité de ma maison d'édition, les éditions bluedot, dont tous les albums sont bilingues. Les élèves ont pu découvrir le point commun à mes histoires, la nature et sa préservation. Mes rencontres et mes ateliers créatifs abordent toujours ce sujet de l'écologie, au cœur de mes albums jeunesse.
Un atelier d’écriture s’est appuyé sur des outils créatifs tels que le cadavre exquis, une technique d’écriture collective inventée et popularisée par les surréalistes comme André Breton, Jacques Prévert, Paul Éluard, Benjamin Péret, Max Ernst et Marcel Duchamp. Les élèves ont ainsi été initiés à l’imaginaire poétique surréaliste, en jouant avec les mots et les images pour donner vie à leur jardin idéal.
Le projet CTEAC « Un jardin en images et en mots » a mis l’accent sur la création collective, la découverte artistique et la richesse des échanges. Il a permis de tisser du lien entre les élèves, les enseignant·es, les bibliothécaires et les apprenant·es adultes, tout en valorisant la lecture, l’écriture créative et l’illustration. La classe de maternelle a réalisé une fresque collective illustrant un jardin potager. Elle figure sur la couverture et l’intérieur du livre. Cette fresque permet de travailler collectivement et d’apprendre à faire ensemble, en respectant le travail des autres. Le grand format posé au sol offre aux enfants la possibilité de se mouvoir facilement. Il est aussi possible de créer un récit sur le thème de la fresque : des abeilles butinent, elles rencontrent des papillons et des libellules. Ici poussent deux carottes. Une coccinelle chemine sur cette feuille, etc. Les CE et les CM ont réalisé des pochoirs, des cyanotypes et des linogravures. La dimension participative a permis d’aboutir à un imagier bilingue très réussi !
Deux demi-journées de rencontres et d’ateliers créatifs ont été organisées avec les apprenant·es de l’association CAFES (Convivialité Accueil Formation Expression Solidarité). Cette structure d’insertion et d’animation sociale agit sur le territoire de la Matheysine, territoire rural et montagnard au sud de l’Isère. Les apprenant·es en langue française ont découvert mon travail à travers la présentation de mes dessins originaux. Ils ont ensuite construit un texte court pour décrire leur jardin idéal, en s’aidant des cinq sens. Enfin, ils ont réalisé collectivement un grand livre accordéon mêlant texte et illustration. Cette œuvre collective reste exposée au sein de l’association. Pour conclure, je tiens à remercier Sophie et Sandrine de la médiathèque Matacena pour leur professionnalisme et pour la qualité de leur écoute et de leur suggestion. Ce projet construit ensemble a été une très belle expérience !